[DOSSIER] Quel process mettre en place pour assurer le suivi d’une installation solaire thermique ?

[DOSSIER] Quel process mettre en place pour assurer le suivi d’une installation solaire thermique ?

Le suivi d’une installation solaire est obligatoire. Il a pour finalité de s’assurer de son bon niveau de fonctionnement, de détecter d’éventuelles pannes et de possibles dysfonctionnements. L’enjeu est multiple : garantir un haut niveau de performance, ré-assurer les acteurs du marché et pouvoir bénéficier de l’aide du Fonds Chaleur mise en place par l’Ademe.

Comment assurer le suivi d’une installation solaire thermique ? La performance générale de l’installation et son bon fonctionnement sont les deux grands axes de suivi.

 

 

Le suivi de performance de l’installation solaire

S’assurer du bon fonctionnement général d’une installation solaire thermique passe en premier lieu par un contrôle de son niveau de performance, de sa productivité. Le principe est de vérifier que la quantité d’énergie solaire produite par mètre carré correspond aux objectifs affichés dans le cahier des charges. Et correspond également à la productivité moyenne de ce type d’installation.

L’utilisation de sondes de températures – une pour l’eau froide et une autre pour l’eau chaude – ainsi que la mise d’un place d’un compteur d’eau froide sont nécessaires pour jauger du niveau de productivité du système.

Un bon indicateur quantitatif est la productivité moyenne annuelle de l’installation solaire thermique. Elle doit ainsi être comprise dans une fourchette allant de 350 à 450 kWh par m² de capteur. Cette plage de niveau de performance dépend néanmoins de la zone géographique.

Des solutions logicielles permettent de simplifier ce travail de vérification : Solo ou encore Transol parmi d’autres. Opter pour de tels outils donne la possibilité de contrôler le niveau de performance du système chaque mois, et non une seule fois par an comme cela peut être le cas. Il est ainsi vivement recommandé d’implanter ces solutions : elles donnent la possibilité de comparer régulièrement les relevés de productivité et de mettre en place des opérations de maintenance ou d’amélioration en fonction des résultats obtenus.

Le niveau de productivité qui ressort des opérations de suivi performance doit par ailleurs être pondéré par des éléments externes au dispositif et qui sont de nature à abaisser la performance générale : le besoin d’eau chaude sanitaire consommée ou encore le rayonnement solaire – fonction de la zone géographique.

 

Le suivi de fonctionnement

Si la performance de l’installation solaire est un élément clé, son bon fonctionnement l’est tout autant. S’en assurer permet d’avoir une vue d’ensemble du dispositif mais aussi d’une vue détaillée sur les éventuelles dysfonctionnements et de pouvoir intervenir rapidement grâce à un diagnostic précis.

Quelques données relatives aux niveau de consommation et de températures sont essentielles, elles permettent de vérifier le bon fonctionnement général de l’installation :

  • la consommation énergétique de l’appoint : afin de déterminer le taux de couverture solaire
  • la température de sortie de capteur : afin d’identifier et de détecter un possible problème de surchauffe du système
  • le niveau de consommation des auxiliaires : pour attester du bon ou du mauvais niveau de fonctionnement des circulateurs et obtenir en même temps un bilan énergétique total de l’installation

Signer un contrat de bon fonctionnement pour une installation solaire thermique de plus de 50 m² de capteurs permet de s’assurer que la productivité annoncée est belle et bien respectée. Le document est conclu lors de la mise en place du système, pour une signature effective à la réception de l’installation.

La GRS – Garantie de Résultats Solaires – réunit les parties tenantes du projet : installateur, fabricant, maître d’ouvrage, exploitant, bureau d’études. Généralement négocié pour une durée de 4 années, le contrat apporte l’assurance au bénéficiaire que la productivité visée sur le contrat est bien atteinte. Avec comme autre avantage le fait que des pénalités puissent être dues en cas de différence notable entre la productivité cible et la productivité relevée sur site. Reste qu’une marge de tolérance est incluse dans le contrat : elle est en général fixée à 10 %.

 

Le suivi de l’installation solaire thermique : les 3 options possibles

Que cela soit pour attester du niveau de performance ou du bon fonctionnement général de l’installation solaire thermique, 3 possibilités existent :

  1. Effectuer une relevé manuel des données directement sur site. Le maître d’ouvrage ou l’exploitant du dispositif en ont la charge. Une solution économique mais qui mobilise des hommes et du temps
  2. Effectuer un relevé manuel dans le cadre d’un CBF : Contrat de Fonctionnement Simplifié. Dans ce cas, un contrat est passé par le maître d’ouvrage et un sous-traitant, à savoir un prestataire spécialisés qui se charge de réaliser les divers relevés et d’analyser les données récoltées
  3. Conclure un contrat de bon fonctionnement détaillé : l’installation est suivie à distance par un télé-contrôleur qui relève, mesure, enregistre, compile l’ensemble des données selon une fréquence et des échéances programmées et planifiées à l’avance. Dans ce cas, les opérations s’effectuent via les moyens de communications traditionnels : téléphone, ADSL…

 

L’aide du Fonds Chaleur de l’Ademe

Le Fonds Chaleur est un dispositif d’aide financière qui permet de couvrir une partie des frais liés à l’achat et à la mise en place d’installations solaires thermiques. L’aide est disponible pour toutes les installations de plus de 25 m² de capteurs solaires.

Afin de pouvoir bénéficier de ce coup de pouce financier non négligeable – en augmentation de 20 % en 2018 et qui sera en hausse de 50 % en 2019 – différents critères doivent être réunis. Le suivi des performances de l’installation solaire thermique fait partie des critères d’attribution.

L’Ademe vérifie plusieurs points :

  • l’énergie solaire utile doit être mesurée en sortie de ballon et représente l’énergie fournie pour la production d’eau chaude sanitaire
  • le maître d’ouvrage doit assurer le suivi de performance dans un délai maximal de 6 mois suivant la mise en service de l’installation

Un tableau de bord de suivi de performance doit être remis à l’Ademe, tous les mois, sur une durée de 12 mois. Le maître d’ouvrage a l’obligation de faire apparaître différentes valeurs :

  • le volume d’eau froide traitée
  • l’énergie solaire utile
  • le niveau de productivité solaire, exprimée en kWh utile/m² de capteur